Depuis octobre 2022, je publie (toutes les deux semaines) sur la plateforme Pavillons un feuilleton intitulé Mycélium, dont voici le synopsis :
« Le jour où Louis-Alexandre se choisit enfin fut aussi celui où la magie apparut sur Terre. Ou du moins, elle apparaît à la frontière du quartier Saint-Rock’n’roll et de l’arrondissement South Limoilou Beach, sous la forme d’un mystérieux saule pleureur au beau milieu de la rivière Saint-Charles. Pour lui, aucun doute : cette apparition soudaine est le symbole d’une page de cinq années de vie enfin tournée. À l’aube de son retour aux études, entre deux jobs, deux pandémies et deux saisons de La casa de papel, Louis-Alexandre se retrouvera au centre de machinations dont il ne saisira jamais complètement la portée — un peu par fatigue, mais surtout par désintérêt. Toujours offerts en doublé, les textes de Mycélium se répondent et s’enchevêtrent de manière à former une fresque étrange dans laquelle des personnages en apparence ordinaires se butent à plus grand qu’eux. »
Il y a quelques semaines, j’y ai fait part de mes réflexions au sujet de l’écriture du feuilleton numérique et de ses défis. Voici au passage un petit extrait :
« Encore aujourd’hui, après plus d’une douzaine d’entrées publiées, je me surprends à compter les pages qui s’accumulent dans mon document Word, comme si Mycélium se destinait à l’impression et à la mise en livre, comme si ce projet revêtait une coquille numérique temporaire pour éventuellement se déployer en roman à découvrir dans les rayons d’une librairie. Or, en relisant certains passages, je me rends bien compte que le rythme des épisodes se construit dans la perspective d’une lecture ponctuelle et rapide, tantôt dans l’autobus, tantôt entre deux cours ou bien « sur la bol » (selon le témoignage d’une amie tenant à préserver son anonymat). Les épisodes sont assez courts, ne dépassant pas les 2 000 mots et, s’ils se suivent et se répondent, il n’en demeure pas moins qu’ils ont été pensés comme des textes morcelés et extraits d’un récit plus global. Ils se construisent à l’instar d’épisodes d’une série télévisée, souvent ponctués de ces fameux cliffhangers, ces procédés scénaristiques destinés à entretenir l’intérêt du public d’une semaine à l’autre, mais qui, en bout de course, forment un tout cohérent. »
Dans les prochaines semaines et sur ce blogue, je tenterai de poursuivre ma réflexion au sujet de l’écriture de Mycélium. La fin du projet est prévue pour la mi-juillet 2023 avec la publication du vingtième et dernier épisode.
© Visuel : Antoneine Lussier